Variantes : Morgue, Mourgue, Morgon
Demi-sœur d’Arthur, élève de Merlin, Morgane se révèle une fée aux redoutables pouvoirs. Elle hait Guenièvre, mais est amoureuse de Lancelot qu’elle poursuit de ses assiduités avant de se venger de lui. Héroïne ambiguë, elle lance un sortilège sur le Val sans Retour et intrigue contre son frère Arthur. Mais lorsque celui-ci est blessé mortellement à la bataille de Camlann (Salesbières), elle l’emmène dans l’île d’Avalon, où elle règne, pour le maintenir en dormition.

La tradition ancienne fait en effet de Morgane la maîtresse de l’île des Femmes, vision celtique de l’Autre Monde, où elle est entourée de ses neufs sœurs, capables de provoquer ou d’apaiser les tempêtes, ayant le don de se transformer en oiseaux, dans une nature toujours accueillante, en un pays où la maladie, le chagrin, la vieillesse et la mort sont inconnus. Le nom de Morgane – parfois Morgue au nominatif de l’ancien français – provient d’un brittonique Morigena, « née de la mer », ce qui indiquerait une divinité liée à l’océan, mais on peut aussi comparer son nom avec le gaélique Morrigane (Morrigu au nominatif), ce qui signifie « grande reine ».
Morgane est absente de la tradition proprement galloise, elle n’apparaît qu’en 1132 dans le texte latin de la Vita Merlini du clerc Gallois Geoffroy de Monmouth. Par contre, il semble bien qu’elle soit un personnage largement répandu dans la tradition populaire française, sous le nom de Mourgue, ou de Morgon, qu’on retrouve dans la toponymie, notamment à propos des sources.