Tristan

Variantes :

Dit de Lyonesse (ou de Léonois dans certaines versions). Neveu du roi Mark de Tintagel ; amant de la reine Yseult la Blonde ; époux d’Yseult au Blanches Mains.

Héros d’une des légendes celtiques les plus connues. Il est possible que Tristan ait été un personnage historique du Cornwall, comme semblerait le démontrer son pilier funéraire, entre Tintagel et Bodmin, où il est dit « fils de Conoworus », autrement dit Konomor, autre nom du roi Mark.

Quoi qu’il en soit, la légende l’a assimilé au héros irlandais Diarmaid[1], amant de Grainné : la comparaison des deux récits légendaires ne permet aucun doute sur ce point. Tristan, neveu du roi Mark de Cornwall (fils de la sœur de Mark), est considéré comme gallois, mais son nom est d’origine picte (Drustanos).

Symboliquement, Tristan représente la Lune, tandis qu’Yseult est l’image du soleil : le roman en prose du XIIIe siècle met en valeur le fait que Tristan mourrait s’il n’avait pas de relations intimes avec Yseult au moins une fois par mois.

Tout cela est en relation avec l’année celtique qui est une année lunaire. D’ailleurs, dans les langues celtiques, la lune est du genre masculin et le soleil du genre féminin.

Dans le mythe originel, Tristan n’aime pas Yseult, mais il est contraint à l’aimer par la puissance du redoutable geis prononcé sur lui par Yseult, détail qui, dans les textes français a été remplacé par le thème du philtre bu par mégarde.

Comme Lancelot du Lac, Tristan est devenu le modèle du chevalier courtois, preux, invincible, brillant poète et harpiste. Dans la tradition galloise, le personnage est demeuré plus mythologique. Il a en effet de redoutables pouvoirs : les blessures qu’il inflige sont toutes mortelles, mais à l’inverse, tous ceux qui versent son sang meurent, ce qui lui confère une quasi-immunité.

A l’analyse, sa mort tragique n’est pas la conséquence de la blessure empoisonnée qu’il a reçue, elle est logiquement due au fait qu’Yseult arrive trop tard, autrement dit que le Soleil ne peut redonner toute sa lumière à la Lune. Le personnage est riche de significations.

Armes : de sinople au lion d’or, armé et lampassé de gueules.

Devise : « C’EST POVR YSEVT »


Notes

1. Diarmaid : héros de l’épopée irlandaise du cycle de Leinster. Il est parent de Finn, et une fée lui a donné le don d’être aimé de toutes les femmes. L’épouse – ou la fiancée, selon les versions, – de Finn, la jeune Grainné, l’oblige, au moyen du terrible geis, à s’enfuir avec elle. Poursuivi par le roi Finn, Diarmaid est amené par celui-ci à transgreser son principal interdit qui est de tuer un sanglier, le sanglier de Benn Gulbain. Les soies empoisonnées du sanglier le blessent mortellement, et Finn, par ruse et mauvaise foi, le laisse mourir alors qu’il pourrait le sauver. L’histoire de Diarmaid et Grainné, très célèbre dans la tradition orale gaélique, est le principal archétype de la légende de Tristan et Yseult.

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